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Philippe DESCOLA

Professeur au Collège de France – titulaire de la Chaire d'Anthropologie de la nature

Philippe DESCOLA

Philippe Descola incarne à bien des égards le renouveau de la pensée anthropologique et de la théorie sociologique contemporaine. Professeur au Collège de France, titulaire de la Chaire d’anthropologie de la nature, il élabore depuis plusieurs années une théorie générale où le social ne se pense plus à partir d’une société composée exclusivement d’humains mais repose désormais sur l’idée d’un collectif rassemblant humains et non-humains. Élève de Maurice Godelier, influencé par l’oeuvre du sociologue Bruno Latour, monsieur Descola a proposé une thèse de doctorat en anthropologie sociale sous la direction Claude Lévi-Strauss.

Au cours de sa formation, il mène une enquête de terrain chez les Jivaros Achuar vivant dans le haut bassin équatorien du Rio Pastaza. Il découvre que ceux-ci attribuent des qualités humaines à des entités, animaux ou plantes qui, dans la pensée occidentale, en sont dépourvus en raison de l’opposition traditionnelle entre nature et culture. Ce constat l’amène à reconsidérer et à critiquer le dualisme nature/culture qui, de longue date, a dominé le champ des sciences sociales. L’ouvrage né de cette réflexion, Par-delà nature et culture (Gallimard, 2005), lui vaut une renommée internationale et le consacre chef de file d’un courant théorique qu’il a largement contribué à créer : l’anthropologie de la nature.

Anthropologue oeuvrant au croisement de la sociologie, monsieur Descola a isolé plusieurs modes d’identification et de relation entre humains et non-humains susceptibles de constituer ce qu’il nomme une « écologie des relations ». En parallèle à cette oeuvre scientifique de premier plan, Philippe Descola dirige, à la suite de Claude Lévi-Strauss et de Françoise Héritier, le très réputé Laboratoire d’anthropologie sociale à l’École des hautes études en sciences sociales.

Les travaux de monsieur Descola lui ont valu de très nombreuses distinctions, dont, en 1996, la médaille d’argent du CNRS venue souligner l’importance de ses recherches sur les usages et les connaissances de la nature dans les sociétés tribales. En 2004, il reçoit, l’Ordre national du mérite et, deux ans plus tard la prestigieuse décoration remise par l’Ordre de la légion d’honneur française. L’Académie des sciences morales et politiques lui remet en 2012 le Prix de sociologie de la Fondation Édouard Bonnefous. La même année, il se voit distingué par la médaille d’or du CNRS, la plus prestigieuse récompense scientifique française. Il a été élu Honorary fellow du Royal Anthropological Institute de Londres et de l’European Association of Sociology Anthropology. Sa réputation tant à titre de chercheur que d’enseignant lui a ouvert les portes des plus prestigieuses universités, dont Rio de Janeiro, Chicago, Munich, New York, Buenos Aires, Londres ou encore Vienne.