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Sima SAMAR

Présidente de la Commission indépendante pour les droits de l'homme en Afghanistan

Sima SAMAR

Humaniste infatigable, médecin engagée, défenseuse des pauvres et des opprimés, la Dre Sima Samar a consacré sa vie à se battre pour les droits de l’homme et plus particulièrement pour le droit des femmes et des filles à la santé et à l’éducation. 

Née le 4 février 1957 dans la province de Ghazni, en Afghanistan, Sima Samar a grandi dans une famille hazāra, une minorité chiite historiquement persécutée. En 1982, elle est l’une des premières femmes hazāra à obtenir son diplôme de médecine de l’Université de Kaboul. Engagée dans la résistance contre l’occupation soviétique, elle doit s’exiler au Pakistan en 1983. Dans ce pays, six ans plus tard, elle fonde Shuhada, une organisation non gouvernementale entièrement vouée à la santé et à l’éducation des femmes et des filles. Sous le règne des talibans, les écoles de Shuhada étaient les seules à offrir une éducation aux fillettes dans le centre de l’Afghanistan. À Kaboul, les cours étaient donnés clandestinement. Aujourd’hui, l’organisation supervise 55 écoles de filles et garçons en Afghanistan et trois autres destinées aux réfugiés.

Au lendemain de la chute du régime taliban, en 2001, Sima Samar rentre au pays avec tous les honneurs. Nommée vice-présidente de la République islamique d’Afghanistan à titre provisoire, elle devient la première ministre responsable de la condition féminine dans toute l’histoire de l’Afghanistan. De décembre 2001 à juin 2002, elle rétablit les droits fondamentaux de la population féminine et permet aux employées de l’État de retrouver leur emploi. Elle a été contrainte de démissionner après avoir été menacée de mort en raison de ses prises de position contre la burka et la charia, la loi islamique.

Depuis 2002, elle est présidente de la Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan. À ce titre, elle possède le pouvoir d’enquêter sur les violations des droits de la personne et de poursuivre les coupables, ce qui a plus d’une fois mis sa sécurité en danger. De 2005 à 2009, elle a également été rapporteuse spéciale de l’ONU pour les droits de l’homme au Soudan.

Pour avoir amélioré la condition de vie des femmes et des filles, Dre Samar a obtenu de nombreuses distinctions. En 2003, elle été nommée officière de l’Ordre du Canada. En 2009, elle était sur la courte liste des candidats au Prix Nobel de la paix. En 2012, dans l’enceinte du parlement suédois, on lui remettait le Right Livelihood Award, plus communément appelé «prix Nobel alternatif».

Par son courage et sa détermination, Sima Samar a donné au monde l’un des exemples les plus éloquents d’une vocation médicale portée à son plus haut niveau.